Client : Spie Batignolles Immobilier
Project Management : DGla
Illustrator : Golem / Xavier Depaule
The town of Salon-de-Provence owes its prosperity to a 16th century hydraulics engineer by the name of Adam de Craponne. It was thanks to him that, between 1554 and 1559, water from the Durance River was diverted over 60 kilometers to the town and the Crau Plain, rendering a barren region fertile. In the 19th century, these irrigation works helped Salon to become an important centre of the soap-making industry.
The canal, in use to this day, crosses Morgan Square from one side to the other, and it is possible, if not to reacquaint it with the open air, which would probably require substantial renovation and cleaning work, to mark its course in the built space, and perhaps to open a number of “portholes” giving passers by a glimpse of the subterranean water course beneath the pavement.
Morgan Square occupies an important location in the town of Salon, both in terms of its size (224m x 94m, the same dimensions as St. Mark’s Square in Venice) and in that it is a symbol of Salonais identity. However, bereft of any outstanding characteristics, it can be considered an interstitial void in the urban fabric. To build around the square, or to build on the square is to redefine its size, its limits, its focal points. In a sense, it is to transform a shapeless void into a void full of meaning.
The concept underlying the project is to mark the periphery of the square with an architectural style at once highly contemporary and typical of the covered halls of traditional markets. All the new buildings are simple in shape, with twin roofs, with 30% slopes, as is traditional in Provence, with a red, terracotta coloured thermo-lacquered metal skin, which folds back on itself, hiding all the technical equipment under blades that follow the roof line. The project melds naturally into the roofscape of Salon – of which there is a fine view from the Château de l’Empéri – while providing the town with a fairly radical new structure of a contemporary character.
The gables of the buildings, all of which face the square, take the form of large glass facades. In the main building which, located at the end of Morgan Square, hosts a multiplex cinema, the façade has no need of protection from the sun, since it is entirely north-facing. The other buildings are protected by metal shutters of the same terracotta hue as the rest of the constructions.
La ville de Salon-de-Provence doit sa prospérité à un ingénieur hydraulicien du XVIe siècle, Adam de Craponne. C’est sur ses plans que, de 1554 à 1559, l’eau de la Durance a été conduite sur plus de 60 kilomètres jusqu’à la ville et la plaine de la Crau, rendant fertile une région déshéritée. C’est grâce à ces travaux d’irrigation que Salon est devenue au XIXe siècle la capitale des savonneries.
Le canal, toujours actif aujourd’hui, traverse la place Morgan de part en part, et il est possible, sinon de le mettre à ciel ouvert, ce qui demanderait probablement des travaux de curage et de nettoyage importants, tout du moins d’en marquer la trace dans l’espace bâti, et d’ouvrir peut-être sur ce canal quelques « hublots » le laissant deviner sous la chaussée.
La place Morgan occupe dans la ville de Salon un espace important, par sa taille (224 x 94 m, soit les dimensions de la place Saint-Marc, à Venise), mais aussi parce que les Salonais s’y reconnaissent. Pourtant, dénuée de fortes caractéristiques, elle est plutôt un vide interstitiel dans le tissu urbain. Construire autour de la place, construire sur la place, c’est redéfinir sa dimension, ses limites, ses points focaux, en quelque sorte transformer un vide informe en un vide signifiant.
Le principe de ce projet est de marquer la périphérie de la place par une architecture à la fois très contemporaine et typique des grandes halles de marché traditionnelles. Tous les bâtiments nouveaux sont donc de forme simple, avec des toitures à deux pentes à 30 %, comme il est d’usage en Provence, constituées d’une peau métallique thermolaquée rouge, couleur de terre cuite, qui se retourne en toiture en dissimulant tous les équipements techniques sous des ventelles suivant les plans de toiture. Ainsi, le projet se fond tout naturellement dans le paysage des toits de Salon, particulièrement visible à partir du château de l’Empéri, tout en apportant à la ville un caractère contemporain un peu… radical.
Les pignons des bâtiments, tous tournés vers la place, sont de grandes façades de verre. Dans le cas du bâtiment principal, situé au fond de la place Morgan et abritant un cinéma multiplexe, cette façade n’a pas besoin de protection solaire, car elle est orientée plein nord. Les autres bâtiments sont protégés par des persiennes métalliques de la même couleur terre cuite que le reste des constructions.